Lutter contre ce problème de société
L’intimidation à l’école
«L’intimidation c’est un problème de communauté. Cela ne concerne pas seulement l’agresseur et la victime, mais tout le monde, de la famille, à l’école, aux témoins», annonce Jasmin Roy, dirigeant de sa fondation éponyme. Cette dernière lutte contre l’intimidation et la discrimination en milieu scolaire, en arguant que c’est un problème de société avec différents acteurs.
Louise Marchand dossiers Intimidation, Santé mentale.
La lutte contre l’intimidation se fait avant tout par la prévention. Il est important de faire comprendre à tous les enjeux de ce problème.
Aux enfants d’abord, qui doivent apprendre quelles conséquences dramatiques peuvent avoir certains de leurs actes sur leurs camarades. Il faut également leur apprendre dès le plus jeune âge des valeurs de tolérance et de respect. Certains enfants sont intimidés pour des raisons raciales, sexuelles…
C’est notamment l’objectif de campagnes telles que Ma culture dans le Respaix de l’Institut Pacifique de Montréal, qui vise à lutter contre les discriminations.
Les parents doivent être sensibilisés à ce problème, car ils ont un rôle à jouer, notamment dans les cas de cyberintimidation. En effet, cela relève de la sphère privée, et Jasmin Roy estime que la responsabilité appartient aux enfants et à leurs parents. La campagne Branché sur le positif a été lancée par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, en partenariat avec des associations. Elle a pour objectif de contrer la cyberintimidation en montrant à tous les bénéfices d’une bonne utilisation des réseaux sociaux.
Sortir de l’intimidation
Au-delà de la prévention, il existe des ressources qui visent à sortir les enfants des situations d’intimidation. Alain Johnson est directeur des services cliniques à Jeunesse J’écoute, un service qui propose aux jeunes par téléphone ou internet des conseils et des informations, surtout pour les intimidés.
Selon lui il est très important de commencer à sortir le jeune de l’isolement: «Souvent ils appellent parce qu’ils n’ont personne à qui se confier. Ils se sentent souvent complètement démunis face à ces situations.» Le rôle des professionnels de Jeunesse J’écoute est de les écouter, et de les déculpabiliser, car «souvent ils ont l’impression que c’est de leur faute.» L’organisme leur présente également de potentiels interlocuteurs dans leur environnement: psychologues scolaires, parents, amis… L’objectif est véritablement de les amener à en parler à quelqu’un de leur entourage qui puisse les aider.
Selon Alain Johnson, il faut aussi travailler avec les intimidateurs. Jeunesse J’écoute reçoit des appels de jeunes leur demandant comment arrêter d’intimider les autres, ou comment réparer les conséquences qu’ils ont pu provoquer. Les intervenants cherchent donc à les aider, en tentant de comprendre ce qui mène à un tel comportement, car ils estiment qu’un enfant faisant preuve de violence est lui-même en souffrance.
Jasmin Roy pense qu’il faut travailler avec les intimidateurs: «Il faut passer par l’éducation, leur montrer des comportements de remplacement.» Il attire l’attention sur le fait qu’en plus de l’agresseur et de la victime, il faut prendre en compte les témoins: «9 fois sur 10, il y a des témoins de ces situations d’intimidation.» Il est donc important de les sensibiliser, de manière à les amener à en parler. Lorsque l’intimidé n’ose pas, dénoncer la situation peut faire la différence, et attirer l’attention des adultes sur le problème, qui peuvent alors intervenir.
Adultes
Le rôle des adultes est primordial. Qu’il s’agisse du personnel de l’école ou des parents, il est important d’être vigilant, pour tenter de détecter les situations d’intimidation. Il faut faire sentir aux enfants qu’ils peuvent en parler, qu’ils sont en sécurité. Avant d’intervenir pour mettre fin au problème, il faut être au courant, c’est pourquoi il est très important d’amener les jeunes à en parler. Les parents ont un rôle primordial à jouer, notamment dans les cas de cyberintimidation: c’est à eux de contrôler l’usage de l’ordinateur, les enfants n’ayant pas assez de recul pour faire la part des choses. La lutte contre l’intimidation doit donc se faire collectivement.
Le rôle du professeur
Le professeur joue un rôle primordial dans la lutte contre l’intimidation, car il est le premier interlocuteur des enfants. Il a à la fois un rôle de prévention et d’action. À travers sa classe, le professeur aide les jeunes à identifier et démystifier le phénomène. Il peut mettre en place des discussions de groupe ou des ateliers, comme des jeux de rôles.
Le professeur est un témoin phare des situations d’intimidation à l’école. Sa première action doit être de questionner les enfants lorsqu’il soupçonne une situation: l’intimidateur présumé, l’intimidé, les témoins. Il est important de ne pas tirer de conclusions hâtives. Il est parfois le premier adulte auquel les enfants viennent parler: attention et écoute sont donc primordiales. C’est ensuite à lui d’en informer la direction pour une éventuelle intervention.
Le professeur a un rôle central et délicat dans cette lutte. Il doit à la fois faire preuve d’écoute et de tolérance, et instaurer un climat de coopération et de solidarité dans sa classe.
La législation Éléonore Genolhac
Au Québec, l’intimidation est clairement définie par la loi: «Tout comportement, parole, acte ou geste délibéré ou non à caractère répétitif, exprimé directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace, dans un contexte caractérisé par l’inégalité des rapports de force entre les personnes concernées, ayant pour effet d’engendrer des sentiments de détresse et de léser, blesser, opprimer ou ostraciser.» (Loi sur l’instruction publique, article 13, paragraphe 1.1).
Cette loi a été complétée par le projet de loi 56, appelée également Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école, adoptée le 12 juin 2012. Elle précise, dans son article 2 que l’intimidation concerne «tout comportement, parole, acte ou geste, y compris la cyberintimidation, exprimés directement ou indirectement, notamment par l’intermédiaire de médias sociaux, ayant pour but de léser, blesser, opprimer ou ostraciser.»
Le projet de loi 56 oblige les commissions scolaires à se doter d’un plan de lutte contre l’intimidation et la violence à l’école. Tous les membres du personnel de l’établissement sont tenus de collaborer à la mise en place de ce plan.
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Ingérence et pressions dans les médias communautaires
Ingérence et pressions dans les médias communautaires
François Richard Billet numéro 5 Presse Communautaire
Reflet de Société souhaite lancer une grande réflexion collective en ligne sur l’état et l’avenir de la presse communautaire au Québec. Les problèmes soulevés dans cette série de cinq textes font échos aux préoccupations exprimées par les membres de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) lors du congrès de l’organisation les 1-2-3 mai 2009. Nous invitons les internautes de tous les horizons à prendre part au débat. Le cinquième texte porte sur l’intimidation, le harcèlement et les agressions dans la presse communautaire.
Maires et poursuites en diffamation
Une journaliste a raconté aux participants du dernier congrès de l’AMECQ ses démêlés avec le maire de Notre-Dame-des-Pins, une municipalité de la Beauce. Mécontent de la couverture médiatique défavorable à son endroit, le premier magistrat de ce village a tenté d’empêcher la journaliste d’assister aux réunions du conseil municipal sous prétexte qu’elle n’habitait pas le territoire. Cette histoire en rappelle une autre, celle du maire de Beauceville qui a multiplié les procès en diffamation contre des journalistes se montrant critique envers son administration. Dans les deux cas, les journalistes visés étaient à l’emploi de médias conventionnels. Malgré le fait qu’ils bénéficiaient du support et des moyens de grandes organisations, ils sont sortis perturbés de ces expériences. Qu’en est-il lorsque cela arrive à un journaliste bénévole qui travaille dans un petit journal communautaire?
Proximité, proxénétisme
La formule est de Maurice Giroux, du journal Point Sud de Longueuil. Son organisation, comme quelques autres dont les membres se sont manifestés lors du congrès, est victime d’intimidation et d’ingérence venant d’élus municipaux. Le P’tit Journal de Malartic et Les Échos du Vieux-Montréal ont aussi raconté avoir été victimes de tels comportements. Le premier pour s’être questionné sur les impacts d’un immense projet de mine à ciel ouvert en pleine ville de Malartic, le second pour avoir dénoncé les liens incestueux qui semblent exister entre l’administration montréalaise et certains promoteurs immobiliers. Baisse d’achats publicitaires et processus judiciaire s’en sont ensuivis. Dans le cas du journal Le Saint-Armand, la situation s’est détériorée au point où un journaliste a découvert un matin que ses quatre pneus avaient été crevés pendant la nuit.
Villes irresponsables
Minimisant la gravité du problème, le représentant de l’Union des municipalités du Québec présent au congrès, François Sormany, a déclaré qu’il n’y avait pas lieu d’envoyer aux élus municipaux de directives précises sur le sujet et que si les gens n’étaient pas contents, ils n’avaient qu’à élire quelqu’un d’autre lors des prochaines élections.
Difficultés et incompréhension
Selon le directeur général de l’AMECQ, Yvan Noé Girouard, les élus des petites municipalités ont parfois de la difficulté à comprendre le rôle des médias communautaires et confondent la critique et la diffamation. La situation est encore compliquée par la proximité de chacun. Dans les villages, en plus des difficultés imposées dans l’exercice de son travail, le journaliste bénévole subira l’hostilité des gens qu’il a critiqué lorsqu’il les croisera à l’épicerie, à l’aréna, etc. Ces situations sont éprouvantes même pour les plus durs des journalistes.
Viol et suicide
Yvan Noé Girouard se désole de ces difficultés puisqu’il est convaincu que la politique municipale est le sujet préféré des lecteurs de journaux communautaire et leur principale raison d’être. Il souligne qu’outre les problèmes liés à la politique municipale, d’autres sujets sont difficiles à aborder dans les médias communautaires, notamment tout ce qui touche aux drames humains. Dans les petites communautés, tout le monde se connaît et tout se sait. Dans ce contexte, comment traiter des cas de viol ou de suicide sans ostraciser une famille? Est-il pertinent d’en parler dans le journal lorsque tout le monde est déjà au courant?
Support de l’AMECQ
L’AMECQ tente d’aider ses membres aux prises avec des problèmes d’intimidation. Les cas diffèrent toutefois grandement les uns des autres et il n’existe pas de méthode d’intervention adaptée à tous. La négociation ou l’amorce de démarches légales suffit à régler la majorité des conflits. Les cas de violence seraient, selon, Yvan Noé Girouard, rarissimes. Il invite toutefois les membres qui vivent des difficultés de cet ordre à communiquer avec lui.
Réactions et commentaires
Nous vous demandons une dernière fois de nous écrire afin de partager vos expériences, vos interrogations et vos solutions par rapport au problème de l’intimidation dans la presse communautaire. Nous vous soumettons une dernière question: lorsque l’on est victime d’intimidation, peut-on en parler dans son propre journal? Risquons-nous alors de passer pour un ‘frustré’ et de perdre la perception d’objectivité que nos lecteurs ont à notre endroit? Si on n’en parle pas dans son journal, où peut-on en parler? Nous attendons vos réponses avec impatience.
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