Pédophilie
Des femmes comme «agresseuses» sexuelles?
Travailler dans un magazine comme Reflet de Société ça change une personne. Quand j’ai commencé mes piges en 2014, un collègue m’avait dit de me fixer des limites de sujets que je ne pourrais pas traiter émotionnellement. «Pour éviter de finir en boule sous mon bureau», comme il disait si bien. Conseil que j’ai suivi.
Delphine Caubet Dossier Criminalité, Sexualité
Je me suis donc mis 2 barrières (qui se rejoignent): les violeurs et les pédophiles. Deux perspectives que je refusais d’ouvrir. Maintenant que j’y repense, c’était assez stupide de ma part. Essayer de comprendre ces 2 phénomènes, c’était comme les tolérer pour moi. Pourtant, en tant qu’être humain, je condamne la violence conjugale, mais ça a toujours été un problème m’a interpellée et sur lequel je me suis intéressée aux agresseurs. En somme, j’avais établi 2 poids, 2 mesures.
Face caché de la pédophilie
Finalement, il y a quelques semaines, il s’est présenté l’opportunité de mieux comprendre la pédophilie et d’écouter ce qu’il se passait dans la tête des agresseurs. D’abord un peu craintive, je m’y suis lancée et j’ai eu 2 surprises : une première bonne, car j’ai pu écouter le récit d’un agresseur sans pour autant lui sauter à la gorge ou partir en courant.
Par contre, la 2e surprise fut différente… Après mon entrevue avec Cathia Lavallée du Centre d’entraide et de traitement des agressions sexuelles (CETAS), elle m’a révélé qu’environ 20% des agressions seraient commises par des femmes. Un chiffre largement supérieur à ce à quoi je m’attendais. Mais ces dernières ne sont pas dénoncées ou les victimes ne sont pas prises au sérieux. Après tout, de quoi se plaindrait le p’tit gars qui a eu son initiation avec une femme qui sait ce qu’elle fait. Je caricature à peine.
Après avoir pris contact avec l’institut Pinel (hôpital psychiatrique), ils n’auraient à l’interne aucune patiente pédophile, et depuis 2012, ils n’ont vu qu’une femme par année avoir un commis délit de la sorte, sans pour autant être considérée comme pédophile.
Banalisation
Un article récent montre bien la différence de traitement entre les pédophiles hommes et femmes. Sur le site du média MCE (Ma chaîne étudiante) est paru un top 10 «des profs [femmes] les plus sexy qui ont abusé de leurs élèves.»
Oui, ce site n’est pas une référence pour de l’information pointue et de l’actualité, mais il n’empêche qu’un billet résumant les hommes les plus hot ayant abusé de leurs étudiantes n’aurait jamais été publié ou aurait fait scandale. Et ce, sur n’importe quel média. Et particulièrement dans les pages d’un destiné aux étudiants.
D’après Cathia Lavallée, les choses commencent à changer dans ce domaine. Auparavant, les femmes étaient vues comme des victimes, où il fallait chercher l’homme derrière ses actes. Mais ces dernières années, nous avons vu quelques procès où l’implication des femmes se dessinait autrement.
Et détail intéressant que j’ai découvert en écrivant ce billet, d’après le dictionnaire Larousse, le nom «agresseur» n’a pas de féminin.
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Sexe, drogue et tatouage: VIH en milieu carcéral
VIH
Transmission du sida en prison
Au Canada, 1,30% de la population carcérale est atteinte du VIH. Un chiffre 10 fois supérieur au reste de la population.
Delphine Caubet Dossiers Sida Sida VIH MTS Aids, Santé,Criminalité.
Autant dire que le VIH a le potentiel de faire des ravages en prison entre les rapports homosexuels, les tatouages et les drogues. Alors, les milieux carcéraux sont-ils des bouillons de culture pour la propagation du virus?
1 seringue, 20 hommes
C’est la base d’une incarcération: les drogues y sont interdites. Cette mesure est relativement efficace, mais cela n’empêche pas d’en trouver. Les plus dangereuses pour la propagation de maladies sont les drogues injectables avec des seringues. Ces dernières, interdites, coûtent excessivement cher sur le marché noir, comme l’explique Jean-Pierre Bellemare, ancien détenu et chroniqueur à Reflet de Société.
Si théoriquement il n’y a pas de stupéfiants en prison, la réalité apporte un tout autre éclairage. Dans un sondage des Services correctionnels du Canada de 1995, il est énoncé qu’une seringue pouvait servir jusqu’à 15 à 20 hommes. Une bombe en puissance.
Pour éviter la transmission d’ITSS, certains pénitenciers ont offert des seringues neuves aux détenus. En 2015, les horloges s’étant mises à l’heure Harper, ces programmes ont disparu.
En santé
Il faut toutefois se réjouir de l’efficacité de la prévention qui a été faite. Dans chaque prison ou pénitencier, des services d’informations et de prévention sont offerts. Sylvie est infirmière dans une prison provinciale (2 ans et moins). Chaque mois, elle offre des cours aux nouveaux détenus et leur donne une trousse anti-ITS. Au menu: alcool, gants en latex et eau de javel entre autres.
D’après l’expérience de Sylvie en prison à sécurité minimale, certains détenus ont pris conscience de leur santé et veulent en prendre soin. «C’est presque comme s’ils étaient venus que pour ça en prison. On les sensibilise aux comportements à risque qu’ils ont pu avoir et on les dépiste», conclut Sylvie.
Selon Jean-Pierre, dans les pénitenciers fédéraux (plus de 2 ans d’incarcération), la vision d’un esprit sain dans un corps sain est plus relative. «C’est comme donner à un condamné à mort une cigarette sans nicotine, plaisante Jean-Pierre. Condamné pour condamné.» Ce à quoi certains refuseraient de se faire dépister par peur d’enlever tout espoir quant à leur avenir.
Avant leur incarcération, les trois quarts des détenus auraient abusé d’alcool ou de stupéfiants. Et comme le confirme Sylvie, les détenus séropositifs l’avaient contracté avant leur emprisonnement.
Alors exit l’idée du bouillon de culture. Au contraire, une condamnation peut servir à prévenir les contaminations en détectant les personnes infectées. Des personnes qui à l’extérieur prenaient des risques et ne se faisaient que rarement dépister.
Désintox à l’ombre
Comme en témoignent Sylvie et Colin McGregor (détenu en pénitencier fédéral depuis plus de 20 ans), l’incarcération est souvent un moyen d’arrêter de consommer des drogues dures.
«J’ai vu des toxicomanes et des alcooliques qui ont combattu leurs démons derrière les barreaux, explique Colin. Mais toujours avec beaucoup de peine. Un héroïnomane que je connais a passé 7 mois tout seul dans sa cellule, sans thérapie, sans méthadone pour se “dessécher”. Il m’a avoué que c’était les pires 7 mois de sa vie, mais il dit aussi que la prison lui a sauvé la vie.»
Si les drogues sont difficiles à faire entrer «en dedans», elles restent néanmoins un moyen d’échapper au quotidien. Et les drogues dures qui nécessitent des seringues sont aussi celles qui disparaissent le plus rapidement de l’organisme. Alors si vous êtes en prison, vous vous inquiétez des tests d’urine aléatoire et voulez un shoot, vous avez des chances de vous tourner vers une seringue usagée.
Petit dessin sur gros dur
L’autre grande tradition des milieux carcéraux est le tatouage. Dans un contexte où vous êtes privé de liberté et où plus rien n’est sous votre contrôle, s’approprier son corps peut être une revanche sur la réalité.
Comme le disent en cœur Sylvie, Colin et Jean-Pierre: les prisonniers ne manquent pas de débrouillardise.
Pour éviter les infections et la propagation de maladies, le pénitencier de Cowansville avait offert à ses détenus un salon de tatouage, tenu par un professionnel avec de l’équipement stérile. Initiative qui dura 1 an et demi…
Mais rassurez-vous, le tatouage reste une pratique encore en vogue dans ce microcosme: «Il y a toujours 1 ou 2 tatoueurs dans chaque prison», explique Jean-Pierre. Pour ce faire, chaque tatoué a son morceau de corde de guitare avec lequel il se présente au jour J. «Et comparativement au nombre de tatouages frais que j’ai vus, il y a très peu d’infections», s’étonne Sylvie.
Bien briefés sur les ITSS, les détenus ont aussi à leur disposition de l’eau de javel pour nettoyer corde de guitare, seringue, embout en métal ou tout autre outil à tatouage. «Mais les autorités sont frileuses à ce qu’on donne de l’eau de javel, explique Sylvie. On ne doit en fournir qu’en très petite quantité… et même là c’est compliqué.»
Jean-Pierre confirme que l’eau de javel est une substance difficile à obtenir. En théorie, tous devraient y avoir accès facilement, mais en pratique elle serait parfois détournée pour d’autres usages.
Sexe en prison
L’ultime moyen de contracter le VIH (et le plus répandu en dehors de la prison) est d’avoir des relations sexuelles non protégées, mais cette question est encore un tabou.
Les détenus ont accès à des condoms par le biais d’infirmières comme Sylvie ou par des distributeurs. En pratique, Sylvie confesse qu’on ne lui en demande que rarement, et lorsque c’est le cas, il s’agirait de provisions pour une sortie proche.
Paradoxe
D’après les Services correctionnels du Canada, 1,30% de la population carcérale vivrait avec le VIH. Un chiffre 7 à 10 fois supérieur à la population générale.
Cette dissonance entre la prévention et le nombre de patients s’explique par l’incarcération de personnes ayant eu des rapports à risque. En prison, les femmes séropositives sont plus nombreuses que les hommes (contrairement à l’épidémie dans le reste de la société) car sont incarcérées notamment les prostituées.
Le VIH et l’hépatite C sont des maladies relativement bien contrôlées dans ce milieu, en revanche, Sylvie constate une recrudescence de la syphilis et de la chlamydia. L’infirmière diagnostiquerait 1 à 2 nouveaux cas de VIH ou d’hépatite C par an, contre 1 par mois pour la chlamydia et la syphilis.
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Les livres de Colin McGregor
Journaliste dans divers médias à travers le pays; Halifax Daily News, Montreal Daily News, Financial Post et rédacteur en chef du Montreal Downtowner. Aujourd’hui, chroniqueur à Reflet de Société, critique littéraire à l’Anglican Montreal, traducteur et auteur aux Éditions TNT et rédacteur en chef du magazine The Social Eyes.
Parmi ses célèbres articles, il y eut celui dénonçant l’inconstitutionnalité de la loi anti-prostitution de Nouvelle-Écosse en 1986 et qui amena le gouvernement à faire marche arrière. Ou encore en Nouvelle-Écosse, l’utilisation répétée des mêmes cercueils par les services funéraires; scoop qui le propulsa sur la scène nationale des journalistes canadiens.
Enjoy our tale of the quest, the human thirst, to find light from within the darkness.
This is a tale for everyone, young and old, prisoner and free.
Love in 3D. Une traduction de L’Amour en 3 Dimensions.
Three teenage friends on a college rugby team in the shrinking community of English Montreal – three friends each facing wildly different fates.
This is the story of Bill Putnam, whose downward trajectory we first begin to trace in the late 1970s, and his friends Rudy and Max.
Teammates, their paths will cross in ways they never dreamt of in the happier days of their youth.
Le suicide dérange. Le suicide touche trop de gens. Comment définir le suicide? Quel est l’ampleur du suicide? Quels sont les éléments déclencheurs du suicide? Quels sont les signes avant-coureurs? Comment intervenir auprès d’une personne suicidaire? Comment survivre au suicide d’un proche?…
Ce guide est écrit avec simplicité pour que tout le monde puisse s’y retrouver et démystifier ce fléau social. En français. En anglais.
Magazine The Social Eyes
Par téléphone:
(514) 256-9000, en région:
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