Une visite au Spectre de rue
Sophie Moreau-Parent, stagiaire en intervention au Café-Graffiti
Dossier Toxicomanie, Prostitution et Sexualité, Itinérance
Je suis allée visiter le Centre de jour Spectre de rue dans l’après-midi du jeudi 8 janvier 2009. Suite à ma participation à un de leurs ateliers de poésie, j’ai pu me familiariser avec l’organisme et ses différents services. Au Spectre de rue, il y a un centre de jour, un centre fixe, du travail de rue, du travail de milieu, le projet TAPAJ et le projet Hépatite C. Tous ces services se retrouvent au même endroit, soit au coin de la rue Ontario et De la Visitation.
Cet organisme naît dans les années 1980 sous un autre nom et se transforme jusqu’en 1994, où l’ajout du site fixe et du centre de jour le font renaître sous le nom de Spectre de rue. Ce centre a plusieurs mandats: «Prévenir et réduire la propagation des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), du VIH/Sida et des diverses formes d’hépatites; sensibiliser et éduquer la population et le milieu aux réalités de ces personnes pour favoriser leur cohabitation et soutenir les démarches de nos membres vers la socialisation et l’intégration sociale (Spectre de rue, 2009).»
Sensibiliser la rue
La clientèle du Le Spectre sont des personnes marginalisées de 16 ans et plus qui habitent le territoire du centre-ville de Montréal et qui ont des difficultés liées à la toxicomanie, à la prostitution, à l’itinérance et à la santé mentale. Le centre de jour est un endroit de répit ou les gens de la rue peuvent venir passer du temps, poser des questions et répondre à des besoins divers. Il y a une infirmière qui est présente 2 après-midi par semaine.
Le site fixe s’occupe de la distribution de matériel d’injection/d’inhalation afin de prévenir la propagation d’infections transmises par le sang. De plus, ils récupèrent les seringues utilisées dans les rues de Montréal. Les intervenants du volet travail de rue se plongent directement dans le milieu des individus qui vivent des problèmes et les accompagnent dans leur cheminement.
Du la rue à la communauté
Le travail de milieu diffère grandement du travail de rue. Cet axe de l’organisme le représente au sein de la communauté en général. Ces intervenants informent et sensibilisent les gens sur les phénomènes qui sont vécus par les gens qui fréquentent Le Spectre de rue.
D’autre part, TAPAJ est un projet divisé en trois étapes qui permet aux gens de la rue de faire du travail rémunéré à la journée. De cette manière, ils peuvent subvenir à leurs propres besoins. Même si cet argent n’est suffisante pour répondre à leurs besoins que pour une courte période de temps, cette aide est grandement appréciée par les bénéficiaires et permet de les encourager à continuer à gagner leur propre sous. Enfin, le projet Hépatite C offre des activités d’information et de sensibilisation pour vivre en santé même s’ils sont atteints de cette maladie.
Une intervention valorisante
Ma visite au Spectre m’a été très agréable. J’ai pu discuter avec plusieurs personnes qui ont vécus des expériences très différentes de moi et qui en ont long à raconter. L’approche de réduction des méfaits et d’empowerment valorisés par cet organisme m’ont beaucoup plue. La réduction des méfaits, pour être plus exact, c’est une «approche centrée sur la diminution des conséquences négatives de l’usage des drogues plutôt que sur l’élimination de l’usage. (Spectre de rue, 2009)» Tandis que l’empowerment, c’est d’intervenir de sorte à redonner le pouvoir aux gens qui ne croyaient pas nécessairement en avoir. En fait, c’est de les aider à réaliser qu’ils ont le pouvoir de décision et de choix, qu’ils sont les acteurs les plus importants dans leur vie.
La valorisation de ces deux approches est très réaliste et efficace en ce qui concerne le milieu et la clientèle du Spectre de rue. Tous les intervenants m’ont accueillie à bras ouverts et remplie d’enthousiasme. Même extrêmement occupés, ils ont pris un moment pour m’expliquer leur rôle dans l’organisme. J’ai pu percevoir les efforts constants de ces intervenants et tout le temps qu’ils consacraient aux gens qui fréquentent le centre. Je compte y retourner au printemps pour offrir mon aide lorsqu’ils ramasseront les seringues souillées du quartier. Faute de temps, je ne sais pas si je pourrai retourner passer des après-midi en compagnie de ces charmants individus. Par contre, je peux assurément affirmer que j’ai passé de beaux moments à jaser de tout et de rien, à bricoler et à faire de la poésie avec les gens du centre.
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