De grandes mamans
Isabelle burgun – Agence Science-Presse

En Antarctique, mieux vaut être grande pour multiplier ses chances de reproduction. Du moins chez les otaries de l’Île Amsterdam, une région subantarctique aux conditions de vie extrêmes.

«Les femelles les plus grandes sont de plus meilleure qualité, c’est-à-dire qu’elles possèdent un plus grand succès reproducteur; pas tant pour le nombre de petits que pour leur capacité à les nourrir», lance Gwénaël Beauplet, professeur au département de biologie de l’Université Laval.

Voilà près de 13 ans que l’équipe de recherche du professeur Beauplet suit la population d’otaries de cette île volcanique située au sud de l’océan Indien. Ce qui leur a permis de suivre la durée de vie reproductive des femelles (10 ans) et les stratégies de ressources de ces dernières.

Et les grandes femelles de cette colonie ont enfanté 71% des jeunes, contre 27% pour les moyennes et seulement 2% pour les plus petites. Les résultats de cette étude paraissent dans un article publié cette année dans la revue Proceedings of the Royal Society.

De grandes stratèges
Si les plus grandes s’avèrent les mieux loties pour élever et nourrir leurs petits, quelques centimètres suffisent à faire la différence. Il suffit en moyenne de 4 cm pour gagner en avantage. «Elles nagent mieux et chassent mieux, ce qui en font de meilleures nourrices», relève le chercheur.

Cet avantage sur le plan reproducteur permettrait aux mamans de pouvoir plus souvent et mieux nourrir leurs petits en maximisant leur stratégie de pourvoyeuse. Particulièrement, lorsque les conditions hivernales sont particulièrement difficiles et qu’il leur faut voyager jusqu’à un mois en mer — jusqu’à 1500 km ! — pour survenir aux besoins alimentaires de leurs rejetons.

Et les femelles les plus grasses se comptent aussi chez les plus grandes. Elles sont capables de stocker jusqu’à 10% de graisse de plus que les femelles plus modestes. Être grasse offre aussi un meilleur potentiel pour la survie des petits améliorant la production de lait.

Il existe environ dix espèces d’otaries à fourrure (Arctocephalus ou «à tête d’ours») dans le monde. La population de l’Île d’Amsterdam s’avère bien différente que ses congénères. «Elles ont su retarder leur maturation sexuelle à 7 ou 8 ans plutôt qu’à 4 ans. Cette adaptation améliore leur chance de survie au sein d’un milieu fort inhospitalier», explique M. Beauplet.

Et c’est sans compter le phénomène de «diapause», ou arrêt de développement, qui va permettre de retarder le début de l’embryogenèse. Après le nouvel accouplement, la femelle va conserver son ovule fécondé à l’état de 8 cellules durant quatre mois. Cela va permettre à la femelle de se concentrer sur son rôle de mère et de maximiser son énergie en attendant la prochaine naissance. Ce que les grandes semblent aussi mieux réussir…

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