Graffiti illégal à Montréal : Malfaiteurs ou artistes ?

Dossier :Graffiti

Un vox pop réalisé par Reflet de Société auprès d’une trentaine de personnes dans les quartiers Hochelaga-Maisonneuve (où il y a beaucoup de graffitis) et Outremont (où il y en a peu) révèle que les personnes interrogées portent surtout un jugement esthétique sur ce qu’ils estiment être un mode d’expression à part entière. Le coup de sonde ne montre pas qu’il y avait des différences significatives dans la perception du graffiti entre les deux quartiers. Si les personnes interrogées évoquent parfois la notion d’insécurité, c’est en rapport avec les messages violents, haineux et propagandistes que certains graffitis véhiculent. Toutes ont fait la distinction entre les tags (signatures et messages), perçus comme des gribouillages, et les fresques, fréquemment considérées comme de véritables œuvres d’art.

Autre observation, les graffitis dérangent la plupart des passants parce qu’ils constituent une dégradation du paysage urbain. La violation de la propriété privée est aussi un reproche récurrent adressé aux graffiteurs. Selon les personnes interrogées, ils devraient demander l’accord du propriétaire du mur qu’ils convoitent.

Finalement, le graffiteur est aux yeux de certains un jeune homme, marginal, un peu anarchiste, punk, rappeur ou bohème. Pour d’autres, il est simplement avide d’expression publique clandestine. Voici un échantillon représentatif des témoignages récoltés par Claire Gaillard et Morgane Lapeyre.

Outremont

Yannick Senouvo: « Le graffiti m’évoque la pauvreté. C’est souvent dans les quartiers défavorisés qu’on trouve les graffs. Je m’imagine un jeune, style rappeur avec une capuche. Le genre bad boy. »Antonio Curcuruto: « C’est une expression artistique métropolitaine. Le graffeur, c’est un type avec une tuque, un peu marginal. Il s’exprime de cette façon parce qu’il ne peut pas le faire par d’autres moyens. »

Félix Dupont-Foisy: « Je trouve ça beau dans la mesure où c’est pas du gribouillis. Ce sont des jeunes de 15-18 ans. Je ne veux pas généraliser, mais ils sont un peu gangsters. »

Mélanie Riverin: « Je trouve que c’est une forme d’expression. Ça peut mettre de la vie et de la couleur, mais il devrait y avoir des espaces faits pour ça. Un graffiteur, c’est quelqu’un qui a une casquette. »

Isabelle Guédon: « Ça peut embellir des endroits tristes ou dénudés. Mais ce n’est pas correct de faire des graffitis sur les murs des propriétés privées. J’imagine des jeunes d’un style un peu bohème qui ont besoin de s’exprimer. »

Hochelaga-Maisonneuve

Josiane Boulet: « Le graffiti y’en a des super beaux. Tout ce qui est écriture et gribouillage c’est affreux. C’est aussi important d’en faire que sur les supports autorisés. J’en ai fait des graffitis quand j’étais jeune alors je suis bien placée pour dire que n’importe qui peut en faire. »Jean Michel Richard: « Y’en a, c’est de l’art, d’autres du barbouillage. C’est une façon de s’exprimer. Je trouve que ça met de la vie. Le graffiteur est un peu punk. C’est quelqu’un qui doit être un peu flyé. »

Michel Robert: « Il ne devrait pas y en avoir sur les murs des propriétés privées. Y’a des petits jeunes qui écrivent les initiales de leur blonde. Ça devrait être enlevé. Mais il y a aussi des chefs-d’œuvre. Les graffiteurs peuvent être des jeunes de la rue ou de vrais artistes. »

George Dunn: « Un sentiment d’insécurité? Ça dépend de ce qui est marqué. Le graffiteur, c’est un gars qui fait ce qu’il aime, je le vois tout plein de peinture. »

Diane Jean: « Y’en a des laids. Le graffeur, c’est quelqu’un qui veut s’exprimer, mais s’exprimer sur des affaires publiques, ce n’est pas correct. Il y a des murales faites spécialement pour ça. »

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