Colonisation du Québec : légendes urbainesBillet de Raymond Viger, Volume 15 no 6, août 2007.

J’avais déjà étudié l’histoire du Québec: les voyages de Jacques Cartier, la colonisation avec Samuel de Champlain, la résistance héroïque de Dollard-des-Ormeaux, la bataille entre Wolfe et Montcalm, les entreprises missionnaires de Brébœuf et Lallemand. D’autres grands pans de notre histoire que j’avais intériorisés seraient cependant des légendes urbaines.

J’ai toujours été convaincu que le Québec avait été colonisé par des hommes au passé trouble qui cherchaient à se soustraire à la justice. Des hommes à qui on avait envoyé les Filles du Roi, c’est-à-dire des prostituées, pour peupler la nouvelle colonie. Voilà mes ancêtres, tel que j’en avais souvenir. Christine Burtin, une travailleuse sociale qui est venue travailler 4 ans au Québec, m’a reçu lors de ma tournée en France et m’a raconté une tout autre version de l’histoire de nos origines.

Nouvelles terres à conquérir

Pour coloniser la Nouvelle-France, des hommes venaient par exemple travailler sur un chantier sur une période de 3, 5 ou 7 ans. Un peu comme ceux qui sont partis dans le Nord pour construire les barrages de la Baie James. Les braves qui ont aimé le pays ont revendu leur billet de retour pour s’installer au Québec.

D’autres partaient avec l’objectif avoué de coloniser la Nouvelle-France. Ils apportaient des outils, des semences et quelques bêtes. Avec le désir de découvrir pour certains, de s’installer pour d’autres. Il faut comprendre qu’à l’époque, un père de famille qui possédait une petite terre ne pouvait pas nécessairement la séparer entre ses 15 enfants. Chaque petit bout n’aurait pas suffi à faire vivre une nouvelle famille. Plusieurs jeunes quittaient donc la France dans l’espoir de devenir propriétaire terrien et d’élever une famille.

Célibataires endurcies

Pour diverses raisons, une fille qui ne pouvait être mariée par sa famille était bien souvent envoyée au couvent. Ces jeunes femmes de bonne famille apprenaient des religieuses les travaux de base et y recevaient leur éducation. Un jour, le roi Louis XIV a décidé d’offrir une opportunité à ces jeunes dames. Si elles étaient prêtes à s’embarquer pour le Nouveau-Monde, il leur accorderait une dot pour qu’elles puissent s’y marier. De là l’expression « Filles du Roi ».

Il y avait alors de 4 à 5 hommes pour une femme dans la colonie. Des religieuses telles que Marguerite Bourgeoys recevaient les hommes pour les éduquer sur l’art de séduire. Elles organisaient des fêtes pour qu’hommes et femmes fraîchement débarquées puissent apprendre à se connaître et à former des couples.

Chers Québécois, chères Québécoises, pour tous ceux qui, comme moi, ont vécu dans la honte de leurs racines depuis des décennies, relevez le menton vers le ciel et soyez fiers de vos origines!

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