L’abitibi investit sur ses jeunes

L’Abitibi-Ouest retrousse ses manches. Pour garder ses jeunes et rapatrier les exilés, les principaux acteurs de la région ont fait front commun. Regard sur les actions mises de l’avant.

Par Dominic Desmarais

Il y a moins de 2 ans, les 21 municipalités de l’Abitibi-Ouest vivaient de  sérieux problèmes de migration. Incapable de retenir ses jeunes partis étudier à l’extérieur, elles voyaient des plus âgés rejoindre leurs enfants et petits-enfants dans les grandes villes.

Fort de ce constat accablant, 8 organismes de la région décident de prendre le taureau par les cornes. Pour comprendre la problématique et cibler des solutions adaptées au milieu, ils commandent une étude.

«Une soixantaine d’organismes se sont réunis pour débattre d’idées», explique Josée Couillard, chargée de projet au comité d’accueil pour les nouveaux arrivants professionnels et entrepreneurs (CANAPE). La jeune femme, qui auparavant s’était établie à Montréal pendant 12 ans, a obtenu le mandat de réaliser l’étude. «On cherchait des petites choses pour modifier notre milieu, pour travailler ensemble.»

Solutions emploi

L’une des idées fut de réunir les responsables des ressources humaines des plus importants employeurs. «C’est grâce à l’éveil des entreprises ouvertes au retour des jeunes. Elles se sont aperçues que leur masse critique se limitait au niveau territorial parce qu’elles manquaient de vision nationale», avance Jean Séguin, directeur général du Centre local de développement (CLD). «Ils sont au courant des besoins de la région. Ils peuvent créer des projets aidant les jeunes», renchérit Mme Couillard.

Une des solutions adoptée fut l’offre de stage pour initier les jeunes à des emplois qui pourraient les intéresser. Tant les élèves du secondaire de la région que les étudiants exilés pour fins d’études collégiales et universitaires sont invités à découvrir le marché de l’emploi en Abitibi-Ouest. «Il y a eu une prise de conscience des gens d’affaires que si tu ne te développes pas, tu vas t’effondrer. Il ne faut pas juste se maintenir, il faut croître. Pour ça, il faut s’ouvrir aux connaissances et aux techniques supérieures», estime le directeur général du CLD.

Les jeunes familles sont également ciblées. Pour les retenir, le comité CANAPE a sensibilisé les municipalités à se doter d’une politique familiale, inexistante il y a deux ans. «Il faut adapter notre milieu aux jeunes familles, augmenter les activités les concernant», déclare la chargée de projet. En juin dernier, la municipalité de La Sarre adoptait sa politique familiale. Une première dans la région. La MRC, quant à elle, nommait un conseiller à la jeunesse.

Autre cible de choix, les nouveaux arrivants. Créé par la chambre de commerce, le Bureau d’accueil recevra et orientera les nouveaux tant sur les services nécessaires à l’arrivée que les activités. «Le Bureau facilite les rencontres avec les gens que les nouveaux ont besoin de voir. C’est un contact humain, pas juste de la paperasserie. Le Bureau est là pour répondre à leurs questions», mentionne Mme Couillard. Une façon d’humaniser un premier contact parfois difficile pour qui ne connaît personne. Le Bureau devrait être opérationnel cet hiver. C’est également à cet endroit que les nouveaux arrivants recevraient un panier d’accueil composé de produits et offres de tous genres.

Au mois de septembre, le comité CANAPÉ offre un cocktail aux nouveaux travailleurs. «On accueille leur arrivée. On les présente aux acteurs politiques et communautaires de même qu’aux employeurs», dit Mme Couillard.

Autre idée simple à réaliser, rendre plus vivant le site Internet

CANAPÉ et Place aux Jeunes, un organisme également voué à contrer l’exode des jeunes, y travaillent de concert pour que les jeunes puissent obtenir des nouvelles de la région. «On a mis toute l’information à la même place. S’ils pensent au mythe d’une économie sans emploi, le site démontre le contraire. Des emplois, il y en a. On les affichent sur le site.» Jean Séguin abonde. «La tendance est plus positive que par le passé. Les jeunes ne partent plus avec l’idée que rien ne les attend après les études. Ils sont informés des possibilités d’emplois.»

À l’aide de ces projets, et grâce à la mobilisation des acteurs du milieu, un vent d’optimisme souffle sur l’Abitibi-Ouest. Le mandat de Josée Couillard, censé durer un an, a été prolongé. «Je vais consolider le projet, pour que le milieu s’approprie ces idées. Ç’a mieux réussit que ce à quoi on s’attendait», affirme-t-elle d’un ton joyeux. «Le plus positif, c’est de voir des gens qui ne saisissaient pas le problème et qui aujourd’hui le défendent très bien. Les gens sont fiers. N’est-ce pas un beau message que de dire aux jeunes qu’on les veut?» Difficile de répondre par la négative…

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