La dépendance affective
Dossier Dépendance affective Par Tom
Je me contenterai de donner quelques exemples tirés de ma vie personnelle. Mon père a été un dépendant affectif. Après son divorce et la mort de ma mère, il a été incapable de refaire sa vie avec quelqu’un d’autre. Il a essayé, mais il ne cessait pas de dire que sa nouvelle amie n’était pas comme ma mère, etc, etc. Finalement, il s’est suicidé.
De mon côté, j’ai été un acheteur professionnel et un directeur des ventes bien aguerri. À cause d’une de mes relations qui travaillait dans mon commerce, mes capacités d’acheteur et de directeur ont chuté rapidement. Par peur de déplaire à cette femme, je n’arrivais plus à faire les choix adéquats pour mon entreprise.
Un fournisseur aurait mérité que je le discontinue, mais si ma femme aimait le produit, je le gardais. J’ai engagé des membres de sa famille qui ne valait pas cher la livre comme employés, incapable de les congédier pour ne pas déplaire à ma femme. J’en étais rendu à toujours devoir confirmer avec cette femme avant de faire une transaction ou de prendre une décision. Mon génie ne valait plus rien, je ne me faisais plus confiance et, indirectement, c’était ma femme qui menait mon entreprise.
Si ma femme voulait prendre des vacances, nous prenions des vacances. Je ne me demandais pas si j’avais le temps ou l’argent. Incapable de lui dire non, incapable de la contrarier, je préférais m’arranger et faire toutes sortes de courbettes pour compenser plutôt que de la contrarier ou de risquer de la perdre.
J’ai fait beaucoup d’argent, mais ma dépendance affective m’a tout fait perdre. La dépendance, que ce soit à la drogue, à l’alcool ou à une femme, même avec un million de dollars, ce n’est pas suffisant pour acheter l’amour de l’autre. Quand elle m’a quitté, j’ai fait deux tentatives de suicide. La thérapie et l’écriture auront permis de m’en sortir.
Mon frère aussi a été un dépendant affectif. Incapable de dire non à sa femme, il répondait à tous ses caprices et même plus. Si elle voulait un manteau, elle en avait deux et pas les moins dispendieux. S’il n’avait pas l’argent pour lui payer le luxe, pas de problème, on met ça sur la carte de crédit. Quand les comptes rentreront, on trouvera bien un moyen de les payer.
Il a fini par devenir un fraudeur professionnel à force de me voler, de voler mon père, son entourage et tous les partenaires qui l’ont croisé. Sa dépendance affective l’a amené à se retrouver à l’émission J.E. Quand il a été brûlé comme fraudeur, il a tenté de faire une banque avec une arme chargée pour finalement se retrouver en prison.
Savoir aimer, c’est aimer l’autre, mais pas au point de se faire mal ou d’avoir à mentir. Savoir aimer, c’est rester naturel, garder nos valeurs et nos principes tout en étant avec l’autre. Rester soi-même, au risque de perdre l’autre. Je t’aime mais pas au prix de me faire du mal. Je t’aime mais pas au prix de me mentir ou de mentir aux autres. Je t’aime mais pas au prix de devenir un voleur. Je veux pouvoir m’engager dans une relation amoureuse, tout en restant capable de m’engager face à moi-même et à mon entourage.
Pour reprendre une citation de Richard Bach, «L’amour c’est comme deux ballons qui s’aident à monter toujours plus haut. Lorsque l’un des ballons devient un boulet pour l’autre, il est temps de couper la corde».
Sur cette citation, je rajouterais que la dépendance affective est comme une bulle que l’on se crée. Une bulle que l’on fait monter artificiellement en se créant des problèmes, qui nous cause des emmerdes tout autour de soi, mais qu’on essaye de cacher à sa femme. Par peur qu’elle nous voit sous notre vrai jour, par peur qu’elle soit au courant de la vraie situation dans laquelle on patauge, par peur de lui déplaire, par peur qu’elle nous quitte…
Aujourd’hui, j’ai accompagné plusieurs femmes en thérapie qui ont eu à retrouver leur équilibre après une rupture douloureuse. Elles m’ont toutes dit la même chose. «S’il m’avait dit qu’il n’avait plus d’argent, je n’en aurais pas demandé tant. Si j’avais su que ça allait si mal, j’aurais pu l’aider»
Morale de cette histoire, à cacher la vérité à sa femme, souvent on se prive du meilleur allié qu’on avait. La morale de cette morale, si parce qu’on dit la vérité à notre femme elle nous quitte, la bulle vient d’être crevée et je n’ai plus à me conter de menteries et à m’enliser encore plus. D’une façon comme de l’autre, j’en sors gagnant.
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11/18/05 Josiane Giguère
Je suis contente de voir que tu a retrouvé ta voix malgré tes difficultés que tu a surpassées. Ne lâche pas et n’oublie pas une chose, aide tes semblables. Bonne chance.
01/09/06 Margot Stella
J’ai lu avec intérêt car j’ai passe par là. En fait, ça ne fait pas longtemps que j’ai tuée la bête. Ça été une longue et pénible bataille de valeurs et de concepts qu’il a fallu que j’examine un a un. Sans compter des rechutes. Je suis fière de dire aujourd’hui que oui, je sais que j’ai tuée la bête qui faisait que les autres étaient toujours plus importants que moi.
Jamais plus je ne donnerai la première place à personne. Peut-être, un jour, que je la partagerai. Mais en ce moment, l’amour en couple, ce n’est plus un besoin, ce n’est plus le but de ma vie, ce n’est plus l’outil avec lequel je mesure mon succès ou ma valeur, c’est quelque chose qui va peut-être m’arriver mais aussi peut-être pas mais en tout cas ce n’est pas ce qui m’empêche d’être heureuse, épanouie et fière de moi.
Ma valeur, JE me la donne. Elle ne se trouve plus dans les yeux ou les paroles ou sous les conditions des autres. C’est fini l’ESCLAVAGE AFFECTIF! Ouf, et j’en suis bien contente. Lachez pas. Vous allez y arriver aussi!
Je vous invite à rendre part à un ou plusieurs des nombreux groupes, dépendants affectifs anoymes.
Merci Sandy pour l’invitation.
Les fraternités d’entraide offrent différents groupes de soutien. Je vous propose de nous laisser les coordonnés que nous pouvons publier concernant les groupes pertinents à la dépendance affective.
Bonjour,
Je suis un père monoparental depuis 6 ans maintenant. Il y a 6 mois, j’ai débuté, pour la première fois depuis mon divorce, une relation avec une femme qui était une amie de la famille depuis fort longtemps, plus particulièrement de mes soeurs.
Je la trouvais MERVEILLEUSEMENT belle, on avait tellement de point en commun. Pour la première fois j’avais l’impression d’apprécier une personne pour elle et non pour ce qu’elle m’apportait.
Il y a 2 mois, elle m’a laissé en me disant qu’elle n’était pas capable présentement de me donner tout ce dont j’Avais besoin…
Je ne comprenais pas. Comme je voulais m’assurer de ne pas être bloqué à nouveau, j’ai entrepris une thérapie avec un psychologue, spécialisé en PNL. Nous avons donc trouvé que mon ‘problème’ était un fort manque d’estime de moi, combiné avec le besoin de donner pour avoir l’impression de mériter l’amour de l’autre blablabla…
Finalement, un dépendant affectif. Mon thérapeuthe n’a JAMAIS employé ce mot, mais lorsqu’il ‘me décrivait’, il employait exactement cette définition.
Nous avons trouvé l’événement de mon passé qui m’a ‘troublé’, nous avons reprogrammé ma perception des choses. J’ai eu près de 2 semaines complètement déstabilisé, puisque tout mes repères d’avant étaient maintenant partis… je me suis surpris à dire à une personne MON OPINION (sans m’emporter, parce qu’avant mon manque d’estime me faisait m’emporter quand j’Avais besoin de m’affirmer), à dire à un ami ‘je mérite mieux que ça’….
Mais si vous avez d’autres petits trucs, ou des livres à me conseiller pour bien me débarrasser de ce ‘problème’, j’apprécierais beaucoup ;)
Merci
Mathieu ;)
Bonjour Mathieu.
J’ai été un dépendant affectif. J’ai été en thérapie. Ce qui m’a aidé a été l’écriture. Écrire ce que je vivais, je ressentais, mes peurs, mes craintes, mes émotions… L’écriture a été très thérapeutique. Plusieurs de mes écrits ont été édité. Poésie, roman, livre technique. Je manque de temps pour tout écrire ce que j’aurais besoin de partager.
Écrire m’a amené à faire des conférences, rencontrer des gens… Mes écrits m’ont amené à recevoir du courrier de d’autres personnes qui vivaient la même chose que moi.
Au sortir de ma thérapie, j’ai fait beaucoup de balades un peu partout, en centre urbain et dans différentes campagnes.
Au plaisir de vous lire Mathieu.
Merci de votre message.
J’ai commencé à prendre soin de moi là…
Dites moi… êtes vous en couple maintenant ? Mon thérapeuthe m’a dit que les autres personnes qu’il a traité et qui vivait la même chose avait, pour la première fois, vécu une RELATION AMOUREUSE et non un PATTERN amoureux et que c’était tellement mieux.
Je vous demande ceci pour voir si l’Espoir existe. Je ne ressens plus autant le besoin de me presser maintenant à avoir une compagne, c’est déjà une GROSSE amélioration sur avant. En fin de semaine dernière, j’ai rencontré une femme qui me plait bien, saine d’esprit. Par contre, je lui ai parlé un peu, mais pas plus… pas par manque d’intérêt, mais uniquement parce que, pour la première fois, j’Étais pas pressé ! Je sais que je la reverrai en septembre prochain… et là, peut être que je continuerai la conversation.
Mais je continue de penser que la vie à deux, dans une RELATION (et non un pattern) saine, agrémente la vie. Le plaisir de partager de belles expériences, des voyages… les joies et les peines. C’est important pour moi. Au moins maintenant je sais que je ne dois pas me sacrifier.
Dites moi, avez-vous écris un livre sur ceci ? Et surtout, sur comment s’en sortir ?
Merci
Mathieu ;)
Bonjour Mathieu,
Oui, je suis en couple maintenant. Une relation stable, saine et seraine. Pour la première fois de ma vie et le tout demeure stable et bien équilibré. Cette relation est la première où je peux grandir avec ma conjointe et avoir ma place. Cela méritait le travail réalisé et l’espoir est bien réel.
Le livre L’Amour en 3 Dimensions est un roman de cheminement humoristique que j’ai écrit pour démystifier et dédramatiser le chemin à parcourir.
J’y raconte mon cheminement dans mes relations amoureuses, mais surtout ce que j’ai découvert dans ma nouvelle vie, libérez de ma dépendance affective.
pouvez-vous s.v.p. communiquer avec moi pour me dire où je peux commander votre livre ? Je veux m’assurer d’avoir tout les outils possible pour y arriver….
Je crois avoir déjà une très bonne base avec la thérapie que j’ai suivis, mais je veux être certains de faire les choses comme il faut.
Etes-vous capable d’accéder à mon adresse email qui est dans mon profil ?
Merci
Mathieu ;)
Bonjour Mathieu.
Mes livres peuvent être commandé auprès du Journal de la Rue.
Tél.: (514) 259-6900
Par Internet: http://www.editionstnt.com/Livres.html
Bonne lecture et bonne continuité.
Raymond.
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