Livre de Colin McGregor LOVE in 3D

Présentation en français de LOVE in 3D

 

L’ABC de la criminalité

écrit par Raymond Viger, Vol 15-1, octobre 2006

prisonner

Jean-Pierre Bellemare a maintenant 21 années de vie carcérale. Il a besoin de s’exprimer, de partager sa vision de la société, qu’il voudrait vous faire découvrir. Pour mieux le connaître, Reflet de Société lui offre cette chronique.

Les préjugés véhiculés par les médias contribuent à vendre des journaux, comme d’autres vendent des chars. La majorité des prisonniers proviennent de milieux pauvres. Ce sont de parfaits boucs émissaires, bons à jeter en pâture. Qui voudra défendre ces misérables?

Manipuler le public de cette façon détourne l’attention médiatique de problèmes beaucoup plus significatifs. Détournements de fonds par de hauts fonctionnaires, subventions versées à des entreprises qui ne paient même pas d’impôts, Hydro-Québec qui est un gouffre de dépenses, registre des armes à feu au coût d’un milliard de dollars (depuis quand les criminels font-ils enregistrer leurs armes?). Qui questionne? Le voleur de dépanneur est vraiment un sujet d’intérêt provincial!

Si personne ne s’est élevé dans votre entourage pour stopper un drame, cela vous a envoyé un message bien clair. Si ce n’est pas si grave pour vous, plus tard, vous penserez de vos victimes que ce n’est pas si grave pour elles. Lorsqu’on vous montre à fermer votre gueule quand vous vivez une injustice, vous finissez par croire que c’est la norme.

Lorsque vous êtes jeune et démuni et que vous subissez une quelconque forme de violence, il y a de fortes chances que vous répétiez ce que vous avez reçu. La mémoire vous rappelle l’indifférence du voisinage. Après vous être adapté à toutes ces souffrances, vous finissez pas perdre de vue leur impact profond. Devant quelqu’un qui subit une raclée, vous pensez qu’il doit mériter ce qu’il reçoit, qu’il a sûrement fait quelque chose pour la mériter. Il a juste à apprendre à se défendre. Ce sont ces enseignements reçus lors de votre enfance qui refont surface.

Si votre environnement a été insensible à votre endroit, pourquoi aujourd’hui devriez-vous vous en faire pour les autres? Ce cercle vicieux est un peu plus solide chaque fois que quelqu’un qui pourrait intervenir décide de se taire.

La responsabilité collective disparaît un peu plus chaque jour. Les chances de sauvetage pour ceux qui nécessitent de l’aide diminuent. Ces naufragés de milieux dysfonctionnels vieilliront et deviendront ces adultes qui vous feront peur par leur insouciance.

Vous devez intervenir chaque fois que vous êtes témoin d’un drame. L’intervention des forces de l’ordre n’est souvent pas efficace. C’est une solution facile qui peut donner de piètres résultats. Utilisons nos valeurs humaines par une simple attention soutenue, manifestons nos soucis. Le temps nous offre des opportunités pour intervenir. Il n’existe pas de techniques magiques pour aider un jeune. Un signe qui ne ment jamais est votre désir sincère de protéger. Il sera reçu tel un baume sur le cœur et donnera des résultats surprenants.

Le temps que nous pouvons y consacrer n’est pas selon nos disponibilités, mais selon nos priorités. Nous avons la chance d’améliorer, à notre échelle, une société mercantile et peu affective. Si le bien-être est difficile à obtenir et vous prend beaucoup de temps et de courage, il n’en sera que plus élogieux. Tout ce que vous avez donné en temps et argent à un hobby ne vaudra jamais la valeur que procure la réussite d’un humain qui semblait condamné pour cause d’indifférence collective.

Le jour où vous serez confronté à un de ces jeunes devenu adulte qui vous pointe une arme, l’importance de vous soucier des autres vous sautera aux yeux en même temps que l’agresseur vous sautera à la gorge. Ce texte est le fruit d’une vie tumultueuse. S’il peut entraîner l’un d’entre vous vers un nouveau mode de vie, tant mieux.

P.S. Jean-Pierre Bellemare est finaliste aux Grands Prix de journalisme magazine.

autres textes de Chroniques d’un prisonnier

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http://raymondviger.wordpress.com/2006/08/25/linstitut-leclerc-sexprime/

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couverture  livre jean-simon copie Poésie urbaine. Je me raconte. Jean-Simon Brisebois. Depuis 1997 Jean-Simon s’est découvert un goût pour l’écriture. Après avoir publié une trilogie poétique aux Éditions TNT(Entité en 2008, L’âme de l’ange en 2007 et Renaissance en 2006), plusieurs de ses lecteurs étaient curieux de savoir lesquels de ces textes parlaient le plus de lui. Il revient donc en force avec Je me raconte, un court récit autobiographique. Laissez-vous guider dans le monde particulier de ce jeune auteur!  7$

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